De l’accompagnement du haut-potentiel

Le surdoué peut être confronté à certaines difficultés du fait de son fonctionnement cérébral particulier. Mais celui-ci peut aussi ne pas expliquer TOUS les soucis rencontrés, et il n’est pas toujours simple de bien distinguer. Il est important d’avoir à l’esprit quelques idées, en particulier lors des premiers entretiens…


1. Le haut-potentiel est-il vraiment le souci ?


Pas toujours aisé de situer l’origine de certaines difficultés. Et en la matière, la popularisation de la question du surdon ouvre la porte à bien des interprétations, sinon à des quiproquos. Il s’agira donc d’établir si le problème trouve bel et bien son origine dans le fonctionnement particulier du surdoué, ou s’il s’agit d’une difficulté liée à son histoire en tant que personne, elle-même amplifiée par le haut-potentiel !

En effet, le plus souvent, les deux s’entremêlent. Il est de toute façon possible de travailler sur ces deux plans, conjointement. Les HP n’ont pas le monopole de soucis que sont le manque de confiance en soi, du doute qui accompagne la dysynchronie entre émotions et pensée rationnelle… Par contre, ils y sont plus fréquemment et plus intensément confrontés !


2. Accepter ou changer ?


Conformément à la fameuse « prière de la sérénité », également appelée « prière de Marc-Aurèle » (« Mon dieu, donne-moi la sérénité d’accepter toutes les choses que je ne peux changer, le courage de changer les choses que je peux changer et la sagesse d’en connaître la différence »), il s’agira de distinguer ce qui peut être accepté, accueilli, de ce qui peut être changé. Ce qui ne va pas sans surprise, soit dit en passant…

Les caractéristiques du haut-potentiel n’ont pas nécessairement l’impact qu’on imagine. Et pour cela, mieux vaut avoir le bon miroir… Si tant est qu’on accepte de changer, ne serait-ce que de « point de vue » et parfois juste un instant pour mieux voir et mieux comprendre…

Par bien des aspects, il s’agit d’oser enfin être soi ! Et de réaliser qu’on s’est mis des bâtons dans les roues depuis des années pour se conformer et rentrer dans un moule qui n’est pas le nôtre. Il faudra juste envisager ce changement avec douceur et patience, notre cerveau étant par nature « conservateur »



3. « Deviens qui tu es… »


Nous sommes faits de dimensions multiples : physique, mentale, émotionnelle, spirituelle… Et notre vie est le résultat de croyances et de conditionnements familiaux, sociaux, éducatifs que nous n’avons pas toujours choisis mais que nous avons intégrés, parfois malgré nous… Tous ces aspects méritent d’être pris en compte dans un travail sur soi digne de ce nom.

Je recours le plus souvent à des approches et des outils adaptés à tous, mais en gardant à l’esprit que le client est un « hyperfonctionnant », un « surefficient ». Ses caractéristiques pourront expliquer certaines réactions parfois étonnantes, disproportionnées, ou des blocages. Le haut-potentiel reste un humain comme les autres, mais… plus que les autres !


4. Les pistes spécifiques


Un haut-potentiel ignoré, mal vécu, non accepté par l’entourage, rejeté par la personne peut être clairement dépressogène. Suivant le modèle de la PNL, les blessures relatives à l’identité et à la capacité seront à envisager. Suivant le modèle des 5 blessures de Lise Bourbaud, il pourra être confronté au rejet, à l’injustice, à l’humiliation. De l’importance de prendre conscience de ces aspects et de ce qu’ils peuvent impliquer, donc.

Ensuite, un travail de coaching ou de thérapie impliquant de se connecter au corps et aux émotions, il s’agira de revenir à la réalité de notre incarnation, celle que nous oublions au quotidien, trop absorbé par nos (pré)occupations mentales, cérébrales, intellectuelles. D’autant plus chez un haut-potentiel qui surinvestit son cerveau bouillonnant et qui, de plus, le fait tourner encore plus vite en cas de souci !

Il s’agira donc de recréer ses équilibres, à tous niveaux. Certaines pistes liées à la qualité de vie (bien-être, activités, alimentation, sommeil, gestion du stress, rapport à la détente…) pourront s’avérer utiles. De plus en plus d’études tendent à indiquer que l’alimentation a un rôle plus important qu’on ne l’imagine, en particulier chez les hypersensibles qui ne sont pas juste réactifs du seul cerveau. Stress, angoisse, suspicion de TDA/H ou encore réactions somatiques pour lesquelles les médecins n’ont eu pour réponse que « c’est dans la tête« , ou « faîtes du sport et détendez-vous » peuvent parfois trouver leur origine là…

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